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Le vif du sujet
29 décembre 2006

UN CONTE à REBOURS

Entre chien et loup, je  me promenais sur l'esplanade de la mosquée. La clameur du jour s'était tue, seul le cri de quelques mouettes attardées rompait le silence, par intermittence.
Soudain, le spectre du roi Yacoub El Mansour, surnommé " le doré ", se profila parmi les ombres. Il était assis là, sur un banc, accompagné de Son Altesse Sérénissime, la princesse son épouse qui trônait à ses côtés.

Les deux monarques hantaient ces hauts lieux de l'Histoire, témoins de leur gloire passée.
Ironie du sort, lui Yacoub le glorieux, qui se vantait d'avoir son trône sur le dos d'un cheval, avait mis définitivement pied à terre et se trouvait assis sur le banc de l'histoire.
Emu jusqu'aux larmes, le monarque s'adressa à sa femme en ces termes: " Nous avons bâti des monuments en dur qui ont résisté aux temps, mais à présent, d'autres fantômes ont investi les lieux et ont préféré les dorures et le marbre importé..." Ces paroles furent répercutées par les murailles.

Puis, dans un sursaut de dignité, il arrima sa calotte sur la tête, arrangea le capuchon de sa djellaba, rota trois fois en guise d'action de grâce et invectiva sa compagne :" Hé vieille peau, arrange ton séroual et redresse ton royal de popo  car nous 1sommes en train de poser pour la postériorité.

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