Show médiatico-politique en Franceetailleurs

Show politico médiatique en France et ailleurs

Par ces temps de campagne électorale, les conseillers en communication s'activent dans l'ombre et tirent les ficelles pour faire élire les candidats aux présidentielles.
Gourous de l'époque moderne, ils ont leur propre Bréviaire intitulé "le communicator" par analogie à "Terminator".

En politique, ils vous façonnent un candidat aux élections en un tour de main, gomment ses aspérités, peaufinent les contours, suggèrent des attitudes et lui mettent en bouche une formule incantatoire susceptible d'opérer un charme sur les électeurs.
Ségala, célèbre prestigitateur en la matière, avait suggéré à Mitterand de limer  « ses crocs » pour atténuer l'aspect prédateur du personnage. Résultat : cet air compassé, momifié qui lui a valu le sobriquet de «  sphinx  » .La formule sacramentale qui lui était dévolu au départ,à savoir «la force tranquille »  est devenue avec l'usure du temps, «  la farce tranquille » . Le peuple, qui a inventé ce dernier concept, ne s'est pas trompé car le bonhomme avait  le don de la double vie : une fille cachée et d'autres liaisons dangereuses.

Ségolène Royal, la nouvelle coqueluche des médias, n'a pas eu besoin du ravalement de la façade, juste quelques retouches de ci  de là  pour plus d'envergure : la  gonflette pour arrondir les angles et l'étirement intensif des zygomatiques pour provoquer un sourire ad et æternam. Le résultat est probant : la pimbêche d'antan a fait place à une starlette tout ce qu'il y a de plus sexy.  Les bésicles et les jupes plissées ont été remisés au placard. Il est vrai qu'avec un tel attirail,même les vaches de Poitou – Charente n'auraient pas voté pour elle.
Ses déplacements obéissent à un rituel savamment concocté : la vedette descend de voiture à 3OO m du lieu du meeting et parcourt la distance à  pied, au milieu des crépitements des flashs. Les mains des fans se tendent vers elle, on crie Ségo !  Ségo !Touchée par la grâce, l'objet du désir plane, elle est sur un nuage, Dans la mêlée, elle arrange une mèche rebelle, serre les mains tendues vers elle  exhibe son plus beau profil,et toujours ... ce sourire de bienheureuse.
La Ségo a une aura  irrésistible, n'a-t-elle pas déclaré dernièrement qu'elle se sent «   habitée ». Le mot est lâché !  on est de plain-pied  dans le paranormal. Elle a la Baraka comme Hassan II. 

Les candidats malheureux, eux non plus, n'ont pas lésiné sur les artifices médiatiques, mais que voulez-vous, la nature ne les a pas gâtés et les publicistes ne pouvaient faire de miracle.
Dominique Strauss-Kahn a opté pour un show à l'américaine. On l'appelle par ses initiales :D. S. K. par référence à J.R., célèbre héros d'un feuilleton américain. Mais le physique ne convenait guère à l'emploi.  Il aurait fallu le travailler au burin pour le rendre   plus crédible, mais il y aurait eu trop de casse. Qu'à cela ne tienne ! on a appelé à la rescousse Anne Saint-claire pour jouer le rôle de faire-valoir de son mari .Toujours à l'arrière-plan comme une ombre chinoise, évoluant dans son sillage tel l'albatros qui suit  le marin même dans les eaux troubles,elle a vaillamment arpenté toutes les circonspections de France et de Navarre. 
la faconde endémique du candidat a tout ruiné . Un rien infatué de sa personne, l'air de dire aux électeurs : «   Tous des cons sauf moi ». Le désaveu a été sans appel. 

Autant DSK  est tout en rondeurs, autant son acolyte Laurent Fabius  rappelle le félin. C'est surtout sa calvitie galopante qui l'a desservi : la nature, par essence, a horreur du vide. Qui plus est, la posture était mal rôdée  et le discours convenu. Autre handicap, cet air de  fort en Maths qu'il arbore et qui l'a certainement desservi auprès des militants. Il aurait dû s'inspirer de  Georges W. Bush, alcoolique repenti et crétin avéré  qui est  à son second mandat par la volonté du peuple le plus puissant du monde.

Depuis ce cuisant échec les éléphants du parti socialiste se terrent, ils ont disparu du devant de la scène. Mais auparavant, ils ont fait savoir qu'ils se contenteraient bien d'un strapontin quand on se partagera les dividendes.Quelle abnégation !
L'artillerie lourde  a été terrassée par les  paillettes de Ségo. 

Sur l'autre rive de la Méditerranée, précisément au Maroc, autre peuple autres coutumes électorales. Tradition oblige, chez nous les campagnes électorales sont plutôt folkloriques, véritables foires d'empoigne ou les consciences s'achètent à tour de bras.
Ici bas, point de stratégie de communication, mais on applique l'adage populaire qui dit : «  quand l'estomac est bien rempli, il dit à la tête de chanter »
Les festivités s'organisent autour d'un veau qu'on égorge. Les ébats se passent autour d'un méchoui cuit sur la braise, pendant que les Cheikhates se trémoussent et chantent les louanges du candidat aux élections.
Autre aspect novateur de ces élections, le choix des emblèmes par les partis en lisse. Jugez-en : Le P.J.D. formation des islamistes convertis à la démocratie, a choisi comme emblème,la lampe à pétrole,symbolisant,selon leurs dires, la lumière de Dieu qui guident leurs pas. Je parie qu'ils nous feront voir trente six chandelles quand ils seront au gouvernement. Un autre parti, tenez-vous bien a opté pour la théière. Tout un programme ! En réalité, ils nous feront trinquer, une fois élus

Le style diffère selon qu'on est en France ou au Maroc : d'un côté la peopolisation d'inspiration anglo-saxonne, et de l'autre la folklorisation, concept en phase avec les traditions locales. Cependant, l'objectif est le même : berner le peuple en lui faisant miroiter de faux espoirs.
Allez bonnes gens, participez à la fête !mais une fois dans l'isoloir,en votre âme et conscience,votez blanc ! Croyez-moi, c'est votre seule planche de salut.